20 juin 1789 – 20 juin 2024 Le « Serment du Jeu de Paume »

Les députés du Tiers-État, c’est-à-dire de la Bourgeoisie et du Peuple, aux États généraux du Royaume de France, étaient restés, contre leur gré, à l’écart des autres députés, ceux de la Noblesse et du Clergé, dont un certain nombre les avaient cependant rejoints. Le 20 juin 1789, il leur est subitement interdit de se réunir. Avec rancoeur, mais non sans détermination, ils se réunissent alors quand même dans une salle dédiée à un jeu de balle en vogue. Ils y jurent « de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’au jour où la constitution du royaume sera établie et affermie sur des fondements solides ».

Ce fut là le véritable premier acte, pacifique et responsable, de ce qu’on appelle la « Révolution » française et, assurément, le premier pas vers l’avènement de la démocratie sur le continent européen.

Récemment élus, les représentants légitimes du Peuple européen, dépositaires de sa souveraineté intrinsèque, devraient s’imprégner de la lucidité et de la détermination de leurs modèles d’il y a 235 ans. Ils doivent imposer solennellement un remaniement en profondeur des institutions européennes afin de permettre l’avènement définitif de la démocratie à ce niveau. Eux seuls peuvent libérer celles-ci de la tutelle indue des gouvernements des États membres qui continuent de s’interposer en se prétendant les seuls interprètes légitimes du bien commun.

Afin d’établir enfin à cet effet un gouvernement européen démocratiquement légitime, contrôlé par un Parlement bicaméral, il leur revient d’élaborer au plus tôt une authentique constitution européenne que les États membres qui l’accepteront soumettront ensuite au Peuple pour approbation.

François Mennerat

Jean Marsia