L’Assemblée Générale de l’UEF.be s’est tenue en présentiel ce samedi 8 juin 2024 au Press Club Brussels Europe

Président: Michele Ciavarini Azzi; Administrateur Délégué en charge de la communication: Lucian Onisei; Secrétaire Général: Domenico Rossetti di Valdalbero; Trésorier: Christian De Bruyne
From left to right: Christian De Bruyne (Trésorier), Michele Ciavarini Azzi (Président), Domenico Rossetti di Valdalbero (Secrétaire Général), Lucian Alexandru Onisei (Administrateur Délégué)

Après avoir approuvé les comptes pour 2023, élu le nouveau conseil d’administration et fait rapport des activités de l’ASBL, nous avons pu écouter et débattre avec le Ministre d’État et ancien Député européen Gérard Deprez.

En introduction G. Deprez suggère ne de pas faire une guerre de nominalisme et d’estampille sur le ‘fédéralisme européen’. Ce qui est important, ce sont les procédures et les mécanismes qui permettent d’avancer vers le fédéralisme européen, direction indispensable pour éviter un enlisement de l’Europe communautaire.

Il relève ensuite l’environnement extérieur de l’UE qui est imprévisible et dangereux (cf. guerre de la Russie en Ukraine et situation au Moyen-Orient). Cela a aussi des conséquences internes, notamment les Fake News et ingérences de pays tiers qui visent à déstabiliser l’Union européenne.

Gérard Deprez évoque ensuite les autres grands risques pour l’UE :

  • Le décrochage économique de l’UE vis-à-vis des États-Unis et de la Chine ;
  • La transition énergétique qui doit être rendue acceptable, en particulier pour le monde agricole et une partie de la classe ouvrière précarisée ;
  • La poussée de l’extrême droite dans plusieurs pays dont la France (à près de 40%), l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et en Flandre ;
  • La réalité de l’immigration et de l’élargissement avec un corollaire délicat quant à l’acceptation ou non de l’Ukraine et/ou de la Turquie dans l’UE ;
  • Les agressions physiques du personnel politique (cf. en Slovaquie, au Danemark et ailleurs).

G. Deprez suggère deux pistes d’action vers le fédéralisme européen:

D’abord, il faut en finir avec l’unanimité qui paralyse l’intégration. Pourquoi, à l’instar des « Pouvoirs spéciaux » qui existent en Belgique, ne pas permettre à l’Exécutif européen (la Commission), de prendre des dispositions en cas d’urgence (cf. pandémie), pour une période déterminée et adoptées à la majorité qualifiée ?

Ensuite, comme l’élargissement aura lieu (attention à ceux qui veulent exacerber les frustrations liées aux lenteurs des adhésions), les Fédéralistes européens doivent se battre pour des ressources propres. Il faut revenir à la légitimité originelle des Traités mais en utilisant les outils modernes : part de la TVA, taxe carbone, taxe sur les transactions financières, emprunt européen, assiette commune sur l’impôt des sociétés (ACCIS), etc.

Enfin, G. Deprez insiste sur le besoin d’autonomie stratégique européenne dans les domaines de la santé, la défense et l’énergie.

Les membres de l’UEF.be interviennent ensuite, questionnent et débattent avec G. Deprez sur l’état de droit dans l’UE (cf. Présidence hongroise), sur le rôle des migrants pour l’économie européenne, sur la légitimité démocratique de la Commission, et sur le rôle et impacts démocratiques des médias sociaux.